Peintre de marines. Après une formation militaire, respectant la tradition familiale, Artan s'intéresse à la peinture. Lors d'un séjour à Spa, il reçoit les leçons de deux paysagistes : E. Delvaux et H. Marcette. Il n'en demeure pas moins un autodidacte. En 1863, il commence effectivement à peindre des paysages de la région de Termonde ainsi que la mer à Blankenberge ou Heist. Installé à Bruxelles, il côtoie F. Rops et L. Dubois à l'académie Saint-Luc. Lors d'un voyage à Paris, il rencontre Courbet et Corot dont il reçoit les conseils. Soucieux de conduire la peinture à un réalisme attentif aux jeux subtils de la lumière, il sera l'un des fondateurs de la Société libre des Beaux-Arts en 1867. Les paysages qu'il peint alors rappellent les œuvres italiennes de Corot ainsi que les figures de Dubois. Un voyage en Bretagne lui révélera sa véritable vocation. Fasciné par la mer du Nord, Artan s'établit sur le littoral belge, et se consacre dorénavant à la peinture de marines. En 1868, "Dunes au bord de la mer du Nord" fait sensation. Soucieux de saisir toutes les nuances d'une atmosphère, Artan peint la mer dans l'instant présent. Son style allusif capte la mobilité de la lumière sur l'eau et dans l'air - "L'épave" (1871, Bruxelles, M.R.B.A.B.), "Le jour", (1906, même lieu), "La nuit" (1906, même lieu). L'émotion expressive de certaines de ses œuvres va au-delà de l'impressionnisme, annonçant un C. Permeke. Artan fut reconnu de son vivant. La production de ce grand peintre de marines est importante, mais de qualité inégale.