A propos de l'Artiste :
Stevens Joseph
né en 1816 à Bruxelles - mort en 1892 à Bruxelles
Peintre animalier. Graveur. Frère d'Alfred Stevens, peintre également et d'Arthur Stevens, critique d'art. Stevens était issu d'un milieu aisé et amateur d'art. Son père, passionné de peinture et collectionneur de tableaux - entre autres de T. Géricault - désirait voir ses fils embrasser la carrière artistique. J. Stevens apprit le dessin à l'académie de Bruxelles (1833-1835) et auprès du peintre animalier L. Robbe, mais c'est en autodidacte qu'il semble avoir appris à peindre. A partir de 1852, il fit de nombreux et longs séjours à Paris, où son "Supplice de Tantale" (Paris, Mus. d'Orsay) avait été remarqué au salon de 1851. En 1869, il revint définitivement à Bruxelles. Dès ses débuts au salon de Bruxelles en 1842, il consacra sa peinture pour l'essentiel aux chiens. Dans un premier temps prévalut un sentimentalisme larmoyant en accord avec l'esprit romantique du temps. Mais progressivement il s'attacha à traduire avec vérité la psychologie animale. Réalisé vers 1853, apprécié par G. Courbet et loué par le romancier réaliste Léon Cladel, l'"Episode du marché aux chiens" (Bruxelles, M.R.B.A.B.) montre que Stevens a renoncé à l'anecdotisme doucereux de ses débuts. Peignant "le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque" (Baudelaire, "Les bons chiens", poème dédié au peintre et publié en 1869), il évoque la pauvreté, la détresse du monde qui l'entoure. Sa facture libre, tantôt lisse, tantôt rugueuse, rend parfaitement la texture variée des pelages et contribue à donner vie à ses "portraits" de chiens. Stevens fait figure de précurseur du réalisme en Belgique. En 1868, il fut l'un des membres fondateurs de la Société libre des Beaux-Arts.